Connaître Dieu autrement

Dans ce temps de confinement qui n’est pas terminé, quelque chose m’a particulièrement touchée, quelque chose qui creuse en moi le désir de Dieu.

Il s’agit du témoignage du pasteur Samuel Peterschmitt. Je l’ai écouté maintes fois et chaque fois, il me parle. Samuel Peterschmitt est un pasteur célèbre d’une église à Mulhouse de près de 3000 participants. Cet homme a été foudroyé par le coronavirus, il a été tout près de la mort. Plusieurs de ses paroissiens sont morts.

Une nuit, en pleine maladie il a vécu une rencontre avec Dieu, une révélation de Dieu qui l’a complètement retourné, mis à terre ; « tout a été nouveau, changé comme une 2ème nouvelle naissance ». Il s’est retrouvé comme Job qui devant la révélation de Dieu se repent dans la poussière et la cendre pour avoir parlé de Dieu sans savoir ce qu’il disait.

« J’ai découvert Dieu dans une toute autre dimension, je me suis rendu compte que de vouloir toujours apporter des réponses on apporte des conclusions erronées…Nous parlons de Dieu comme si nous l’avions étudié, comme si nous en avions fait le tour.

La foi n’est pas seulement ce savoir que l’on a de Dieu où l’on est fort, on proclame, on va de l’avant…manifestation parfois arrogante qui réduit Dieu à n’être qu’un exécutant. Il y a une approche de la foi aujourd’hui qui me semble présomptueuse et qui pour moi est le résultat d’un manque de connaissance de Celui qui est Dieu.

Je suis malheureux de ce qu’on a fait de Dieu, juste celui qui bénit, celui qui donne, à qui je m’intéresse parce qu’il donne…On en a fait notre serviteur. Nous n’avons pas la « crainte de l’Eternel », sa sainteté a disparu de l’église.

Pour qu’il y ait un Réveil il nous faut revenir à beaucoup d’humilité. J’ai compris ce que veut dire : être conduit par Dieu au désert et l’écouter ».

Que nous restera-t-il de ce confinement ? Qu’est-ce qui aura été modifié dans nos vies, en quoi nous aura-t-il changé ? Si l’on en revient comme on était avant, quel dommage !

Le confinement peut être semblable à l’expérience du désert ; pas grand-chose (même s’il y en a toujours…), pas grand monde, beaucoup d’insécurités…C’est dans le désert que Dieu a parlé le plus intimement à son peuple qui ne dépendait que de lui pout tout. Pour moi aussi ce temps peut être une opportunité pour rencontrer Dieu autrement, le découvrir autre que les connaissances et représentations que j’ai de lui. Mais pour le reconnaître, pour l’entendre il ne faut pas trop de choses à faire, pas trop de bruits. Or ce confinement inquiète, il angoisse, alors on remplit notre vie, nos journées … Finalement on en arrive presque à le vivre   avec le même état d’esprit que dans la vie normale et peut-être mieux…Nos journées sont pleines de toutes sortes de choses intéressantes, de propositions variées, riches, nos échanges sont nombreux, amicaux, bienfaisants… Toutes ces choses sont bonnes mais Lui ? Veillons jalousement à lui laisser La place, lui que l’on croit connaître et que l’on connait si peu, lui qui désire tant venir chez nous. Faisons silence sinon comment l’entendrons-nous quand si doucement il frappe à la porte de notre vie. Il est dehors, à la porte, il veut rentrer. Pourquoi ? Non, pas pour faire de grandes choses, mais simplement être avec nous, manger avec nous.

Aujourd’hui notre monde est travaillé comme jamais, il est bouleversé par ce qui lui arrive d’absolument inattendu, il est frappé en pleine puissance, en pleine croissance. Il cherche obscurément le sens de tout ça.

Dieu est tout proche, il veut se révéler, manifester son être et son amour.

En ces temps inouïs, laissons-nous travailler, modeler profondément pour le connaître intimement et de là , pour être humblement et authentiquement ses témoins pour le monde qu’il a tant aimé, qu’il aime tant.

Noémie Meguerditchian