Où est ton frère ?

Adam eut des relations conjugales avec sa femme Eve. Elle tomba enceinte et mit au monde Caïn. Elle dit: «J’ai donné vie à un homme avec l’aide de l’Eternel.» Elle mit encore au monde le frère de Caïn, Abel. Abel fut berger et Caïn fut cultivateur.
Au bout de quelque temps, Caïn fit une offrande des produits de la terre à l’Eternel. De son côté, Abel en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L’Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande, mais pas sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité et il arbora un air sombre. L’Eternel dit à Caïn: «Pourquoi es-tu irrité et pourquoi arbores-tu un air sombre? Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui.»
Cependant, Caïn dit à son frère Abel: «Allons dans les champs» et, alors qu’ils étaient dans les champs, il se jeta sur lui et le tua.
L’Eternel dit à Caïn: «Où est ton frère Abel?» Il répondit: «Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?» Dieu dit alors: «Qu’as-tu fait? Le sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi. Désormais, tu es maudit, chassé loin du sol qui s’est entrouvert pour boire le sang de ton frère versé par ta main. Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus toutes ses ressources. Tu seras errant et vagabond sur la terre.» Caïn dit à l’Eternel: «Ma peine est trop grande pour être supportée. Voici que tu me chasses aujourd’hui de cette terre. Je serai caché loin de toi, je serai errant et vagabond sur la terre, et toute personne qui me trouvera pourra me tuer.» L’Eternel lui dit: «Si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois» et l’Eternel mit un signe sur Caïn afin que ceux qui le trouveraient ne le tuent pas.

Genèse 4:1-15

C’est la première fois que dans la Bible, est prononcé le mot « frère ». L’histoire de Caïn et Abel c’est l’histoire d’une fratrie qui devait grandir, être belle et les édifier mais qui au contraire finira détruite. Cette première fratrie n’est clairement pas le meilleur exemple à prendre. L’histoire a commencé par une petite jalousie. Quand Caïn constate que son sacrifice n’avait pas été accepté par Dieu, il est très irrité et commence à nourrir ce sentiment négatif.  Le Seigneur l’interpelle et lui dit : « Pourquoi arbores-tu un air sombre ? Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui. ». A la fin, Caïn préférera suivre son instinct plutôt que le conseil de Dieu. Ce sentiment négatif va grandir jusqu’à transformer une petite jalousie en meurtre prémédité. Dieu présente le péché sous les traits d’un animal sauvage, discret et prêt à bondir sur sa proie. Il y a ici une question de domination. Demandons-nous : est-ce que ce sont nos sentiments qui nous dominent ou nous qui dominons sur nos sentiments ? Dieu a l’air de dire que chacun est responsable de ses actes, et de ses réactions. 

C’est précisément ce genre de sentiments qui peuvent grandir en nous et entre nous, dans nos relations avec nos proches. Ils commencent par une petite chose, une petite parole, un petit rien, puis cela grandit au point où nous voyons la vie uniquement à travers cette perspective . Notre vie tourne autour de cela, et cela détruit le lien de fraternité, détruit LA fraternité. 

Il s’agit d’un « processus » qui doit être arrêté immédiatement, au début, quand ce sentiment est encore à la porte. Un peu comme un serpent qui entre dans une maison, il faut taper la tête tant qu’il est dans le trou d’entrée. Mais une fois à l’intérieur c’est plus compliqué de le faire sortir.

Dans beaucoup de familles, de groupes d’amis, d’églises les conflits commencent de cette manière. Par des petites fissures qui viennent grandir jusqu’à fragiliser le mur. De cette manière, « avec des petites choses, des fissures, se détruit la fraternité ».

Devant cette attitude de l’homme « que fait le Seigneur ?». Le passage de la Genèse suggère que, comme à Caïn, «il nous demande : “Où est Abel, ton frère ?” ». Dieu connaissait la réponse, mais il cherche à faire réaliser à Caïn ce qu’il vient de faire. Caïn ne change toujours pas d’attitude et répond à Dieu avec un certain orgueil !  « Suis-je le gardien de mon frère ? » Caïn fait référence au métier d’Abel, suis-je le berger de mon frère ?  Mais on a envie de lui répondre : « Oui, tu es le gardien de ton frère ».  Pour sa part, « Caïn aurait pu répondre : “Oui, je sais où est Abel, mais je ne sais pas où est mon frère, parce qu’Abel n’est pas mon frère : j’ai détruit cette fraternité” .

Sur ce point, continue la Genèse, « le Seigneur dévoile qu’il est au courant de tout : “ « Qu’as-tu fait ? Le sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi. ». Rien n’échappe à Dieu, ni ceux qui se font tuer, ni même ceux qui se font juste insulter ! Et pour Dieu, insulter son frère c’est déjà le tuer.

Jésus-Christ affirme : « si tu as un mauvais sentiment envers ton frère, tu l’as tué ; si tu insultes ton frère, tu l’as tué dans ton cœur ». Parce que le meurtre est un processus qui commence dans le plus profond du cœur, comme ici . 

Aujourd’hui aussi, la voix de Dieu  demande non seulement à chacun de nous, mais à toute l’humanité : “Où est ton frère, où est ta sœur ?” ». Quel serait notre réponse ? Très souvent nous ne savons pas où sont nos frères, où sont nos sœurs.  A partir du moment où on se détache des autres, nous perdons de vue les autres. Et de là les petites fissures viennent détruire les fraternités.

Jésus enseigne aux disciples de nouvelle règle à appliquer dans leurs relations fraternelles, en leur enseignant à vivre avec des valeurs qui vont contre les principes de ce monde. Par exemple lorsque les disciples discutent entre eux pour savoir qui est le plus grand parmi eux, Jésus leur commande de bannir les questions de domination entre eux : Jean : 13.34 

Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.

Jean 13:34

Jésus a montré ce qu’est l’amour pour les autres, c’est donner sa vie pour guérir les hommes même lorsqu’ils sont encore dans leurs erreurs et leurs fautes. Christ se fera arrêter, juger, crucifier alors qu’il était juste, sans péché. Mais sa mort et sa résurrection ont un sens, une utilité : il sauve. Jésus a donné sa vie pour que le cœur de l’être humain soit lavé et restauré, afin de goûter à un retour vers Dieu le Père. Jésus a révélé le cœur mauvais des êtres humains mais dans le but de le guérir.

Le psaume 133 dit qu’il est agréable lorsque les frères et sœurs se rassemblent devant lui, car Dieu envoie la bénédiction au milieu d’eux.  Les frères et sœurs en Christ qui s’unissent et décident de s’aimer les uns les autres deviennent une source de bénédiction pour eux-mêmes et pour les autres. Alors pour entrer pleinement dans la bénédiction de Dieu ne négligeons pas nos petits sentiments négatifs et destructifs, mais apprenons au plus vite à les remettre devant Dieu et à recevoir sa grâce et son soutien pour les dominer.


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